CR l'Automne en mai

par **Gilles77** Dim 24 Mai 2020 - 16:22

Ma SDS remontant récemment en place arrière suite à un arrêt prolongé aux stands (problème d'arthrose puis confinement), nous reprenons nos balades, pas trop loin, pas trop longtemps en selle.

En 2014, nous avions organisé avec Quadro94 une sortie conjointe SGT3R et feu CSGT. Cette balade avait réuni une quarantaine de personnes sur 32 machines et nous avait conduit de la vallée de l'Automne dans l'Oise à Neuilly St Front dans l'Aisne.
Voilà une idée qu'elle est bonne. Si nous allions voir si le coin a changé ? Jeudi matin, le ciel laisse augurer d'une belle journée. Le pique-nique dans le TC, nous voilà en route pour l'automne. Petit challenge : éviter au maximum les nationales et les "grosses" départementales, je n'ai pas envie d'être arrêté pour voir si je suis dans le rayon des 100 km.

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Aux lisières des forêts de Compiègne et de Retz, la vallée de l’Automne vagabonde sur 35 km, de Verberie à Villers-Cotterêts. Cette petite route sinueuse qui longe la rivière Automne est parsemée de nombreuses églises médiévales, d’où son surnom de vallée aux 35 clochers.
Au XIIème siècle une grande activité règne dans cette vallée. Carriers, tailleurs de pierres, maçons sont à l'ouvrage : les murs montent, les églises s’élèvent du sol, en parfaite harmonie avec la nature.
De ce passé, il reste des ruines gallo-romaines, d'anciens moulins, quelques abbayes (Morienval, le Lieu Restauré), des églises ou le donjon de Vez qui valent le coup d'être visités (lorsque c'est possible).

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Notre premier stop sera pour les ruines de la collégiale St Thomas Beckett de Canterbury à Crepy en Valois. Lors de la suppression des cultes en 1793, cette église a servi aux fêtes publiques, d'où l'inscription qui figure sur la façade.

Nous atteignons ensuite Nery après avoir traversé un plateau occupé pour sa plus grande partie par des surfaces agricoles pratiquement sans arbres.
A l'entrée de Nery, mon attention est attirée par une stèle.
Cette plaque commémore une action à Néry le 1er septembre 1914 au cours de laquelle les 2nd Dragoon Guards (Queen's Bays) ont joué un rôle évident en aidant à repousser la 4e division de cavalerie allemande.
La bataille de la Marne fut gagnée à Nery.
Me voyant prendre cette stèle en photo, un habitant m'informe spontanément qu'au cimetière, un obélisque commémore la mort de trois officiers britanniques durant cette action.
Il me précise aussi qu'au début du XIXe siècle Néry était jadis un bourg prospère et que sur la rue principale subsistent près de l'école les traces de trois commerces conservés jusqu'à ce jour, dont un café-tabac, un café-alimentation et une épicerie "Unico".

Nous atteindrons ensuite les vestiges gallo-romains de Champlieu par la chaussée Brunehaut, voie antique reliant Soissons à Senlis. L’ensemble comprend un temple, un théâtre et des thermes.
Le temple : long de 22 M, au sol restent les caniveaux qui permettaient de recevoir les eaux de pluie.
Le théâtre : il pouvait contenir de 3 à 4000 personnes. Les gradins d'honneur sont encore visibles.

Quelques centaines de mètrès avant le site se dressent les ruines d'une la chapelle romane, classée monument historique. En passant devant, nous avons constaté qu'un groupe de plusieurs camping-caristes s'était carrément installé à l'intérieur des ruines avec tables, chaises et BBC.
De même, les vestiges sont envahis par nombre de familles ou de randonneurs pour le déjeuner. Je c**çois que le port du masque n'est pas utile à l'air libre (je suis le premier à ne pas le mettre dans ce cas, mais je m'arrange pour avoir toujours une distanciation physique avec autrui et le cas échéant je mets un masque que j'ai toujours par devers moi) mais aucune mesure de distanciation ne semblait avoir été respectée. Lorsque je vois tout cela, avec un gouvernement des plus frileux qui se retranche derrière le principe de précaution et des scientifiques médiatiques, ayatollahs d'un confinement total, je me dis que le retour à la liberté n'est vraiment pas gagné.

C'est un peu plus loin que nous trouverons un endroit tranquille, loin de la foule, pour faire honneur à un bon repas tiré du sac, accompagnés seulement par le chant des oiseaux et de celui d'un coq faisan.

Il était temps ensuite de parcourir cette route qui tournicote avant de rejoindre Largny sur Automne. Nous aurons le temps de constater le mauvais entretien (doux euphémisme) avec ses lambeaux de goudron manquants, ses saignées transversales qui ont été tantôt pas assez comblées, tantôt trop. Sans compter la quasi présence dans tous les villages de zone 30 délimitées en entrée et sortie par des pavés berlinois, des ralentisseurs de vitesse, certains en pavé !

Nous ferons un simple arrêt devant l’abbaye royale de Notre Dame de Lieu-Restauré et sa rosace de style gothique flamboyant. C’est à partir de 1964 qu’une association de sauvegarde se crée et organise des chantiers de bénévoles pour la restauration du site. Le site est fermé à la visite, tout comme celui du Donjon de Vez, haut-lieu de l’histoire du Valois, terre des rois de France, aujourd’hui propriété d’un particulier qui l'a transformé en centre d’art contemporain.

Notre dernière halte se fera à Haramont. Il existe à la sortie de ce village plusieurs grottes (ou "creutes") creusées dans le calcaire. Ces grottes sont en fait d'anciennes carrières de pierre qui ont servi pour construire les châteaux (Pierrefonds, entre autres) et les maisons des villages alentour.
Pendant la 1° guerre mondiale, elles ont servi d’abri aux soldats français cantonnés dans cette région. L’un d’eux, un ressortissant espagnol nommé José Bes, incorporé dans la compagnie de mitrailleurs du premier Régiment Etranger de la légion étrangère, a sculpté à l’entrée d'une grotte une femme nue, couchée, titrée « Le Rêve du Poilu ».