Expertise médicale

Lu dans le n° 488 daté de janvier 2011 de QUE CHOISIR :

Je recopie:

Généraliste à Strasbourg, Ann-Marie Bendahan conseille les victimes d'accidents de la route dans leur procédure d'indemnisation.
Dans un ouvrage auto-édité elle décrit les règles du jeu biaisées au profit des assureurs.

"Les conflits d'intérêts sont légion" explique-t-elle à Que Choisir.
"Par exemple à la cour d'appel de Metz, la plupart des médecins inscrits sur la liste des experts judiciaires sont aussi experts d'assurance, voire salariés. C'est contraire à leur serment d'indépendance et aux recommandations de la Chancellerie."
Elle a alerté la hiérarchie judiciaire : "Rien n'y fait : les experts sont confirmés dans leur rôle. J'en déduis que ce système est couvert".

Elle raconte que du point de vue de la victime, l'expertise ressemble à un chemin de croix, tout étant organisé pour que le préjudice, et donc l'indemnisation, soit minoré.

Expert auprès de la cour d'appel et de la cour de cassation le Pr. Safran partage ce constat.
"Lorsqu'il désigne un expert judiciaire, le magistrat ne peut savoir s'il est également expert d'assurance", reconnaissait-il récemment devant une mission de l'Assemblée nationale sur l'accès au droit à la justice.
"Le filtrage devrait se faire au moment de l'inscription sur la liste."
Mais la révélation d'un éventuel conflit d'intérêt - une notion très élastique pour le Pr Safran - ne repose que sur un déclaration de l'expert. Que personne ne vérifie...

Voilà, il n'y a plus qu'à en tirer les conclusions qui s'imposent.
Si un jour vous avez besoin d'un expert judiciaire demandez-lui s'il n'est pas aussi expert d'assurance, pour peu qu'il soit salarié de la compagnie qui assure le conducteur qui a provoqué l'accident, vous ne toucherez pas grand chose.

Juge et partie...Merci de cette info

C'est malheureusement la même chose pour le bâtiment, vous retrouvez lors des opérations d'expertises les mêmes personnes avec des rôles inverses. Archis, Ingénieurs, experts assurances et experts judiciaires, auxquels vous rajoutez des entreprises fréquemment impliquées dans des malfaçons et vous avez un joyeux cocktail pour mettre K.O. les pauvres justiciables.